Les oc¨¦ans sont sources de vie. Ils repr¨¦sentent une surface de plus de 360 millions de kilom¨¨tres carr¨¦s, soit environ 72 % de la surface terrestre. Non seulement les oc¨¦ans procurent des ressources naturelles essentielles pour les ¨ºtres humains mais ils servent aussi au commerce, au transport, ¨¤ l¡¯aventure et ¨¤ la d¨¦couverte. Les oc¨¦ans ont pendant longtemps s¨¦par¨¦ les peuples mais aussi contribu¨¦ ¨¤ leur rapprochement.

Aujourd¡¯hui, nous disposons d¡¯une cartographie des continents, des voies terrestres, maritimes et a¨¦riennes et la majeure partie de la population mondiale vit ¨¤ environ 320 kilom¨¨tres de la mer.

Prot¨¦ger les mers et les oc¨¦ans prot¨¨ge ¨¦galement nos droits humains (sous-titres disponibles en fran?ais)

Une perspective historique du droit de la mer

Les oc¨¦ans ont longtemps ¨¦t¨¦ soumis ¨¤ la doctrine de la libert¨¦ de la mer, une doctrine ¨¦nonc¨¦e au XVIIe si¨¨cle et qui limitait en substance la juridiction et les droits nationaux sur les oc¨¦ans ¨¤ une bande ¨¦troite entourant le littoral d¡¯un pays. Le reste des oc¨¦ans ¨¦tait d¨¦clar¨¦ libre pour tous et n¡¯appartenant ¨¤ personne. Cette situation a pr¨¦valu jusqu¡¯au XXe si¨¨cle, p¨¦riode au cours de laquelle des revendications nationales sur les ressources extrac?ti¨¨res sont apparues.

D¡¯autres pr¨¦occupations ont ¨¦galement vu le jour comme l¡¯activit¨¦ de flottes de p¨ºche plus importantes et modernes, la gestion des stocks de poissons, les risques de plus en plus importants de pollution des milieux marins, les d¨¦chets li¨¦s aux cargos transportant des cargaisons nocives, l¡¯activit¨¦ des p¨¦troliers ou les tensions li¨¦es ¨¤ la recherche de voies maritimes.

Les dangers li¨¦s ¨¤ la pollution des mers et ¨¤ leurs effets sur la diversit¨¦ oc¨¦anique ont donc toujours ¨¦t¨¦ au c?ur des pr¨¦occupations des ?tats c?tiers, tandis que la concurrence se multipliait entre les grandes puissances pour affirmer leur pr¨¦sence ¨¤ la surface des oc¨¦ans et sous les mers.

Au milieu du XXe si¨¨cle, de nombreux ?tats ont reconnu la n¨¦cessit¨¦ d'¨¦tablir des r¨¨gles pour toutes les zones oc¨¦aniques et toutes les utilisations de l'oc¨¦an et de ses ressources, par le biais d'un trait¨¦ global. Apr¨¨s deux conf¨¦rences tenues respectivement en 1958 et 1960, la troisi¨¨me Conf¨¦rence des Nations Unies sur le droit de la mer s'est tenue en 1973. Apr¨¨s neuf ans de n¨¦gociations, la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer a ¨¦t¨¦ adopt¨¦e en 1982. Adopt¨¦e comme un ? accord global ?, la Convention incorpore les compromis convenus et concilie des int¨¦r¨ºts divergents, produisant ainsi un texte complexe et ¨¦quilibr¨¦ qui servira de base ¨¤ une adoption universelle.

La Convention des Nations Unies sur le droit de la mer

Comme le rappelle chaque ann¨¦e l'Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale, la d¨¦finit le cadre juridique dans lequel doivent s'inscrire toutes les activit¨¦s men¨¦es au niveau des oc¨¦ans et des mers. Elle rev¨ºt une importance strat¨¦gique en tant que fondement de l'action et de la coop¨¦ration nationales, r¨¦gionales et mondiales dans le secteur maritime, et son int¨¦grit¨¦ doit ¨ºtre pr¨¦serv¨¦e.

La convention a ¨¦t¨¦ ouverte ¨¤ la signature le 10 d¨¦cembre 1982 ¨¤ Montego Bay (Jama?que) et est entr¨¦e en vigueur le 16 novembre 1994. Au moment de son adoption, la convention r¨¦unissait en un seul texte les r¨¨gles traditionnelles relatives ¨¤ l'utilisation des oc¨¦ans, tout en introduisant de nouveaux concepts et en r¨¦pondant ¨¤ de nouvelles pr¨¦occupations. La Convention a ¨¦galement fourni un cadre pour le d¨¦veloppement ult¨¦rieur de domaines sp¨¦cifiques du droit de la mer. C'est pourquoi elle est souvent qualifi¨¦e de ? Constitution de la mer ? ou ? Constitution des oc¨¦ans ?.

La convention comprend 320 articles et neuf annexes, qui r¨¦gissent tous les aspects de l'espace oc¨¦anique, notamment les droits et obligations des ?tats c?tiers et des autres ?tats dans les diff¨¦rentes zones maritimes, la d¨¦limitation des fronti¨¨res maritimes, la protection et la pr¨¦servation du milieu marin, la recherche scientifique marine, le d¨¦veloppement et le transfert de technologies et le r¨¨glement des diff¨¦rends, pour ne citer que quelques exemples.

La Convention pr¨¦voit ¨¦galement la cr¨¦ation de l', de la Commission des limites du plateau continental  et du . L'Autorit¨¦ internationale des fonds marins organise et contr?le les activit¨¦s men¨¦es sur les fonds marins au-del¨¤ de la juridiction nationale en vue d'en administrer les ressources. La Commission des limites du plateau continental facilite la fixation des limites ext¨¦rieures du plateau continental au-del¨¤ de 200 milles marins en examinant les donn¨¦es soumises par les ?tats c?tiers et en formulant des recommandations. Le Tribunal international du droit de la mer est comp¨¦tent pour r¨¦gler les diff¨¦rends relatifs aux oc¨¦ans d¨¦coulant de l'application ou de l'interpr¨¦tation de la Convention.

Protection du milieu marin et de sa biodiversit¨¦

La Convention des Nations Unies sur le droit de la mer comporte une partie enti¨¨re consacr¨¦e ¨¤ la protection et ¨¤ la pr¨¦servation du milieu marin (partie XII), mais des dispositions environnementales figurent ¨¦galement dans d'autres parties de la convention, notamment ¨¤ l'article 1, qui d¨¦finit la ? pollution du milieu marin ? comme ? l'introduction directe ou indirecte, par l'homme, de substances ou d'¨¦nergie dans le milieu marin, y compris les estuaires, lorsqu'elle a ou peut avoir des effets nuisibles tels que dommages aux ressources biologiques et ¨¤ la faune et la flore marines, risques pour la sant¨¦ de l'homme, entrave aux activit¨¦s maritimes, y compris la p¨ºche et les autres utilisations l¨¦gitimes de la mer, alt¨¦ration de la qualit¨¦ de l'eau de mer du point de vue de son utilisation et d¨¦gradation des valeurs d'agr¨¦ment ?. Le Tribunal international du droit de la mer a ¨¦galement conclu que les ¨¦missions anthropiques de gaz ¨¤ effet de serre dans l'atmosph¨¨re relevaient de cette d¨¦finition.

La partie XII de la Convention s'ouvre sur une s¨¦rie d'obligations g¨¦n¨¦rales, dont l'obligation pour les ?tats de prot¨¦ger et de pr¨¦server le milieu marin. Cette obligation fondamentale repr¨¦sente un changement radical par rapport ¨¤ l'approche fragmentaire adopt¨¦e dans les instruments pr¨¦c¨¦dents. Elle s'applique ¨¤ toutes les activit¨¦s et dans toutes les zones maritimes. Les ?tats ont ¨¦galement l'obligation de prendre toutes les mesures n¨¦cessaires pour pr¨¦venir, r¨¦duire et ma?triser la pollution du milieu marin, quelle qu'en soit la source. La Convention traite ¨¦galement de la biodiversit¨¦ en exigeant que les mesures n¨¦cessaires soient prises pour prot¨¦ger et pr¨¦server les ¨¦cosyst¨¨mes rares ou fragiles ainsi que l'habitat des esp¨¨ces ¨¦puis¨¦es, menac¨¦es ou en voie de disparition et d'autres formes de vie marine.

En vertu de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, les ?tats sont tenus de coop¨¦rer ¨¤ l'¨¦chelle mondiale et, le cas ¨¦ch¨¦ant, ¨¤ l'¨¦chelle r¨¦gionale, directement ou par l'interm¨¦diaire d'organisations internationales comp¨¦tentes, pour formuler et ¨¦laborer des r¨¨gles, des normes et des pratiques et proc¨¦dures recommand¨¦es compatibles avec la Convention, en vue de la protection et de la pr¨¦servation du milieu marin, en tenant compte des sp¨¦cificit¨¦s r¨¦gionales.

La Convention est compl¨¦t¨¦e par trois accords d'application, ¨¤ savoir l' de 1994, l'Accord relatif ¨¤ la conservation et ¨¤ la gestion des stocks de poissons de 1995 et l'Accord sur la diversit¨¦ biologique marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale (Accord BBNJ), qui contiennent tous des dispositions sur la protection et la pr¨¦servation du milieu marin.

En outre, les dispositions de la Convention relatives ¨¤ la protection et ¨¤ la pr¨¦servation du milieu marin sont compl¨¦t¨¦es et pr¨¦cis¨¦es par un grand nombre d'instruments sectoriels, contraignants ou non contraignants, adopt¨¦s tant au niveau mondial que r¨¦gional, qui traitent de questions et de priorit¨¦s sp¨¦cifiques.

Au niveau mondial, l' est l'agence sp¨¦cialis¨¦e des Nations Unies charg¨¦e d'¨¦laborer et d'adopter des r¨¦glementations mondiales visant ¨¤ am¨¦liorer la s¨¦curit¨¦ et la s?ret¨¦ de la navigation internationale et ¨¤ pr¨¦venir la pollution caus¨¦e par les navires. Parmi les principales conventions adopt¨¦es sous les auspices de l'OMI figurent la , telle que modifi¨¦e par le protocole de 1978 y aff¨¦rent (MARPOL 73/78), la et la , ¨¦galement connue sous le nom de Convention de Londres, ainsi que son protocole de 1996.

Le cadre juridique international pour la protection et la pr¨¦servation du milieu marin comprend ¨¦galement un certain nombre d'instruments internationaux portant sp¨¦cifiquement sur la protection de la biodiversit¨¦ et des ¨¦cosyst¨¨mes marins, tels que la , la et la .

Le joue ¨¦galement un r?le important dans la promotion de la protection, de la conservation, de la restauration et de la gestion durable des zones marines et c?ti¨¨res. Le est le m¨¦canisme r¨¦gional le plus important du PNUE pour la conservation de l'environnement marin et c?tier depuis sa cr¨¦ation en 1974. Il comprend trois types de conventions et plans d'action concernant les mers r¨¦gionales dans 18 r¨¦gions diff¨¦rentes (administr¨¦es par le PNUE, non administr¨¦es par le PNUE et ind¨¦pendantes). En outre, le PNUE assure le secr¨¦tariat du , adopt¨¦ en 1995 pour faire face ¨¤ la d¨¦gradation acc¨¦l¨¦r¨¦e des oc¨¦ans et des zones c?ti¨¨res.

? la suite d'une r¨¦solution adopt¨¦e par l'Assembl¨¦e des Nations Unies pour l'environnement en 2022, des n¨¦gociations sont actuellement en cours pour ¨¦laborer un instrument juridiquement contraignant sur la pollution plastique, y compris dans l'environnement marin.

Parmi les autres instruments mondiaux pertinents figurent les r¨¦sultats des Conf¨¦rences des Nations Unies relatives au d¨¦veloppement durable. Le Programme de d¨¦veloppement durable ¨¤ l'horizon 2030 en est le dernier exemple en date. Il inclut d'importantes consid¨¦rations environnementales dans ses 17 objectifs et 169  cibles, en particulier l'objectif de d¨¦veloppement durable 14 : ? Conserver et exploiter de mani¨¨re durable les oc¨¦ans, les mers et les ressources marines aux fins du d¨¦veloppement durable ?.

En outre, la de l'Organisation des Nations Unies pour l'¨¦ducation, la science et la culture () est d¨¦sign¨¦e dans la Convention de la mer (annexe VIII) comme l'organisation comp¨¦tente dans le domaine de la recherche scientifique marine. Elle a notamment pour mission de promouvoir la coop¨¦ration internationale et de coordonner les programmes en vue d'am¨¦liorer les connaissances sur la nature et les ressources des oc¨¦ans et des zones c?ti¨¨res et d'appliquer ces connaissances ¨¤ l'am¨¦lioration de la gestion, au d¨¦veloppement durable, ¨¤ la protection de l'environnement marin et aux processus de prise de d¨¦cision de ses ?tats Membres.

D¨¦fis de la D¨¦cennie de l'oc¨¦an

En 2017, l'Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale des Nations Unies a proclam¨¦ la , ¨¦galement connue sous le nom de D¨¦cennie de l'Oc¨¦an. Cette d¨¦cennie vise ¨¤ promouvoir les sciences oc¨¦aniques et la production de connaissances afin d'am¨¦liorer l'¨¦tat du syst¨¨me oc¨¦anique et de faciliter le d¨¦veloppement durable de ce vaste ¨¦cosyst¨¨me marin.

La vision de la D¨¦cennie de l'oc¨¦an est de parvenir ¨¤ d¨¦velopper ? les sciences dont nous avons besoin pour l'oc¨¦an que nous voulons ?. L'initiative fournit un cadre permettant aux scientifiques et aux parties prenantes de diff¨¦rents secteurs de collaborer et de d¨¦velopper les connaissances scientifiques et les partenariats n¨¦cessaires pour acc¨¦l¨¦rer et tirer parti des progr¨¨s r¨¦alis¨¦s dans le domaine de l'oc¨¦anographie. Ces efforts peuvent permettre de mieux comprendre le syst¨¨me oc¨¦anique et d'apporter des solutions fond¨¦es sur la science pour r¨¦aliser le Programme de d¨¦veloppement ¨¤ l'horizon 2030.

L'Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale des Nations Unies a charg¨¦ la COI et l'UNESCO de coordonner les pr¨¦paratifs et la mise en ?uvre de la D¨¦cennie.

Enfin, compte tenu du r?le essentiel que joue l'oc¨¦an dans la r¨¦gulation et l'att¨¦nuation du climat, le renforcement de la coop¨¦ration et de la coordination internationales est indispensable pour faire face aux effets des changements climatiques sur l'oc¨¦an. Plusieurs instruments internationaux contiennent des dispositions ¨¤ cet effet. Il s'agit notamment de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et de l'Accord de Paris de 2015.

Trait¨¦ sur la haute mer : un nouvel engagement historique en faveur de la biodiversit¨¦ marine

Les zones situ¨¦es au-del¨¤ de la juridiction nationale, qui comprennent la haute mer et la zone internationale des fonds marins (dite la ? Zone ? dans la Convention), couvrent plus des deux tiers des oc¨¦ans. Elles abritent une riche biodiversit¨¦ et fournissent ¨¤ l'humanit¨¦ de nombreux biens et services. Pourtant, elles sont largement sous-explor¨¦es et ont traditionnellement souffert d'un manque d'attention et de financement en termes de recherche.

Ces zones sont ¨¦galement de plus en plus touch¨¦es par les pressions anthropiques, telles que les pratiques de p¨ºche destructrices, la pollution et les changements climatiques, qui, cumul¨¦es, mettent en p¨¦ril la sant¨¦ et la r¨¦silience des oc¨¦ans.

En 2004, l'Assembl¨¦e g¨¦n¨¦rale des Nations Unies a lanc¨¦ un processus qui s'est d¨¦roul¨¦ sous diff¨¦rentes formes pendant pr¨¨s de deux d¨¦cennies et qui a abouti ¨¤ l'adoption par consensus, en juin 2023, de l'Accord se rapportant ¨¤ la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et portant sur la conservation et l¡¯utilisation durable de la diversit¨¦ biologique marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale (Accord BBNJ).

Avec l'objectif g¨¦n¨¦ral d'assurer la conservation et l'utilisation durable de la diversit¨¦ biologique marine dans les zones situ¨¦es au-del¨¤ de la juridiction nationale, l'accord BBNJ - commun¨¦ment appel¨¦ trait¨¦ sur la haute mer - aborde quatre questions pricipales (les ressources g¨¦n¨¦tiques marines et le partage juste et ¨¦quitable des avantages ; les mesures telles que les outils de gestion par zone, y compris les aires marines prot¨¦g¨¦es ; les ¨¦valuations d¡¯impact sur l¡¯environnement ; le renforcement des capacit¨¦s et le transfert de technologies marines) et comprend ¨¦galement des questions dites transversales (dispositions qui soutiennent la mise en ?uvre de l¡¯Accord dans son ensemble et sont pertinentes pour les quatre questions principales).

L'accord BBNJ marque une ¨¦tape essentielle dans les efforts multilat¨¦raux visant ¨¤ inverser les tendances destructrices auxquelles sont confront¨¦s les oc¨¦ans, ¨¤ restaurer la sant¨¦ et la r¨¦silience des oc¨¦ans et ¨¤ ¨¦tablir des conditions de concurrence plus ¨¦quitables pour que les ?tats puissent participer aux activit¨¦s oc¨¦aniques et en tirer profit. Sa mise en ?uvre rapide et efficace peut apporter des contributions essentielles ¨¤ la lutte contre la triple crise plan¨¦taire du changement climatique, de la perte de biodiversit¨¦ et de la pollution, et ¨¤ la r¨¦alisation des objectifs et cibles li¨¦s aux oc¨¦ans, y compris ceux du Programme de d¨¦veloppement durable ¨¤ l'horizon 2030, en particulier l'objectif 14, et le .

Toutefois, l'accord doit ¨ºtre ratifi¨¦ par au moins 60 gouvernements nationaux pour entrer en vigueur. Le dernier effort en date pour faire avancer le trait¨¦ a eu lieu lors de la ¨¤ Nice, au cours de laquelle plusieurs pays suppl¨¦mentaires ont ratifi¨¦ l'accord. En juin 2025, 50 pays avaient ratifi¨¦ l'accord.

La dynamique est claire et la volont¨¦ politique est forte. C'est ce qui ressort des , lanc¨¦ lors de la conf¨¦rence. Ces Accords, compos¨¦s d'une d¨¦claration politique et de plus de 800 engagements volontaires pris par les gouvernements, les scientifiques, les agences des Nations unies et la soci¨¦t¨¦ civile depuis la conf¨¦rence pr¨¦c¨¦dente, soulignent la volont¨¦ croissante de la communaut¨¦ internationale de prot¨¦ger nos oc¨¦ans et nos ¨¦cosyst¨¨mes marins.

P¨ºche durable

Les ressources marines vivantes, y compris le poisson, restent une source importante de nourriture et d'alimentation, contribuent aux moyens de subsistance et au d¨¦veloppement ¨¦conomique, ont une valeur socio-¨¦conomique et culturelle incommensurable et sont essentielles ¨¤ la sant¨¦ et ¨¤ la r¨¦silience des ¨¦cosyst¨¨mes marins. Toutefois, la durabilit¨¦ des stocks halieutiques mondiaux est menac¨¦e par des facteurs tels que la surp¨ºche - qui comprend ¨¦galement la p¨ºche ill¨¦gale, non d¨¦clar¨¦e et non r¨¦glement¨¦e, et la surcapacit¨¦ - et la d¨¦gradation des ¨¦cosyst¨¨mes r¨¦sultant de facteurs de stress anthropiques qui compromettent la sant¨¦, la r¨¦silience et la productivit¨¦ des ¨¦cosyst¨¨mes marins. Ces facteurs de stress englobent le r¨¦chauffement et l'acidification des oc¨¦ans, la pollution et les pratiques de p¨ºche destructrices.

La situation g¨¦n¨¦rale en mati¨¨re de durabilit¨¦ de la p¨ºche est complexe. Selon le , on estime que plus d'un tiers des stocks de poissons sont surexploit¨¦s.

La Convention des Nations Unies sur le droit de la mer fournit un cadre juridique international g¨¦n¨¦ral pour la conservation et l'utilisation durable des ressources marines vivantes. Elle est compl¨¦t¨¦e par l'Accord de 1995 sur les stocks de poissons qui pr¨¦voit un r¨¦gime juridique plus d¨¦taill¨¦ pour les stocks de poissons chevauchants et les stocks de poissons grands migrateurs - deux cat¨¦gories importantes de stocks de poissons de haute mer exploit¨¦s ¨¤ des fins commerciales - ainsi que par divers instruments internationaux contraignants et non contraignants sur la p¨ºche.

L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (), en tant qu'agence sp¨¦cialis¨¦e des Nations Unies comp¨¦tente en mati¨¨re de p¨ºche, a ¨¦labor¨¦ une s¨¦rie de ces instruments contraignants et non contraignants, notamment l'Accord relatif aux mesures du ressort de l'?tat du Port visant ¨¤ pr¨¦venir, contrecarrer et ¨¦liminer la p¨ºche illicite, non d¨¦clar¨¦e et non r¨¦glement¨¦e, l'Accord visant ¨¤ favoriser le respect des mesures internationales de conservation et de gestion par les navires de p¨ºche en haute mer et le Code de conduite pour une p¨ºche responsable.

L' est l'institution cl¨¦ des Nations Unies pour la promotion du droit maritime international. Sa t?che principale est de cr¨¦er un cadre juridique ¨¦quitable et efficace, g¨¦n¨¦ralement accept¨¦ et appliqu¨¦ ¨¤ l'industrie du transport maritime.

Transport maritime et pollution

Pour faire en sorte que le transport maritime international soit plus propre et plus ¨¦cologique, l'OMI a adopt¨¦ des r¨¦glementations pour lutter contre la pollution des navires, y compris des . En 2024, l'OMI a adopt¨¦ un plan r¨¦vis¨¦ avec pour objectif de parvenir ¨¤ z¨¦ro ¨¦mission nette de GES pour le transport maritime international d'ici 2050 et un engagement ¨¤ favoriser l'adoption de carburants alternatifs ¨¤ ¨¦missions de GES nulles ou quasi nulles d'ici 2030.

Le Recueil sur la navigation polaire

Depuis de nombreuses ann¨¦es, l'OMI se pr¨¦occupe de la s¨¦curit¨¦ des navires naviguant dans les zones polaires difficiles, ¨¦loign¨¦es et vuln¨¦rables, ainsi que de la protection des environnements vierges autour des deux p?les. De nombreuses exigences, dispositions et recommandations pertinentes ont ¨¦t¨¦ ¨¦labor¨¦es par l'OMI, ¨¤ la lumi¨¨re des risques uniques auxquels les navires sont expos¨¦s dans les environnements arctique et antarctique.

? cet ¨¦gard, le (Recueil sur la navigation polaire) de l'OMI est entr¨¦ en vigueur en janvier 2017. Le Recueil sur la navigation polaire aborde l'ensemble des aspects de conception, de construction, d'¨¦quipement, d'exploitation, de formation, de recherche et de sauvetage ainsi que de protection de l'environnement qui concernent les navires op¨¦rant dans les eaux inhospitali¨¨res entourant les deux p?les. Le Recueil sur la navigation polaire a marqu¨¦ une ¨¦volution r¨¦glementaire importante dans le domaine du transport maritime international, parall¨¨lement ¨¤ une s¨¦rie d'¨¦volutions r¨¦glementaires concernant la s¨¦curit¨¦ maritime, la s¨¦curit¨¦ de la cha?ne d'approvisionnement et les questions environnementales.

La piraterie

Les attaques de pirates constituent un danger pour le bien-¨ºtre des gens de mer et la s¨¦curit¨¦ de la navigation et du commerce. Ces actes criminels peuvent entra?ner la mort, des blessures physiques ou la prise d'otages, des perturbations importantes du commerce et de la navigation, des pertes financi¨¨res pour les armateurs, une augmentation des primes d'assurance et des co?ts de s¨¦curit¨¦, une augmentation des co?ts pour les consommateurs et les producteurs et des dommages pour le milieu marin.

Des Casques bleus de l'ONU en RDC d¨¦barquent sur une plage

La menace que constituent la piraterie est ¨¤ l'ordre du jour des travaux de l'Organisation maritime internationale (OMI) qui a adopt¨¦, comme l'ont fait les Nations Unies, des r¨¦solutions suppl¨¦mentaires (documents disponibles en fran?ais) pour compl¨¦ter les r¨¨gles de la Convention sur le droit de la mer en mati¨¨re de lutte contre la piraterie.

Programme mondial de lutte contre la criminalit¨¦ maritime

L'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), par l'interm¨¦diaire de son , combat la criminalit¨¦ transnationale organis¨¦e en Afrique en se concentrant sur la lutte contre la piraterie dans la corne de l'Afrique et le golfe de Guin¨¦e. Le Programme a apport¨¦ son soutien aux ?tats de la r¨¦gion en les aidant ¨¤ juger et ¨¤ emprisonner les personnes soup?onn¨¦es de piraterie, ainsi qu'en d¨¦veloppant les capacit¨¦s d'application du droit maritime par le biais de programmes de formation. Qu'il s'agisse du mod¨¨le de poursuites judiciaires en cas de piraterie, des transferts de prisonniers, de la formation des membres du syst¨¨me judiciaire des oc¨¦ans Atlantique et Indien, ou de l'encadrement ¨¤ temps plein des gardes-c?tes et des unit¨¦s de police en Somalie, au Kenya et au Ghana, le Programme de lutte contre la piraterie l'ONUDC a remport¨¦ de nombreux succ¨¨s dans un environnement difficile. Ces r¨¦sultats ont ¨¦t¨¦ obtenus gr?ce ¨¤ divers programmes visant ¨¤ promouvoir la s¨¦curit¨¦ et la s?ret¨¦ maritimes et ¨¤ renforcer l'?tat de droit et les syst¨¨mes judiciaires des pays concern¨¦s.

L'OMI fournit ¨¦galement une assistance aux ?tats Membres qui souhaitent ¨¦laborer leurs propres mesures nationales ou r¨¦gionales pour faire face ¨¤ la menace de la piraterie, des vols ¨¤ main arm¨¦e contre les navires et d'autres activit¨¦s maritimes illicites, si et quand la demande lui en est faite. C'est le cas du Code de conduite concernant la r¨¦pression des actes de piraterie et des vols ¨¤ main arm¨¦e ¨¤ l'encontre des navires dans l'oc¨¦an Indien occidental et le golfe d'Aden (Code de conduite de Djibouti), adopt¨¦ par les pays de l'oc¨¦an Indien occidental et de ses environs, et du Code de conduite concernant la r¨¦pression des actes de piraterie, des vols ¨¤ main arm¨¦e ¨¤ l'encontre des navires et des activit¨¦s maritimes illicites en Afrique occidentale et centrale, dans la r¨¦gion du golfe de Guin¨¦e, en Afrique de l'Ouest. Gr?ce au fonds fiduciaire du Code de Djibouti de l'OMI, plusieurs projets et activit¨¦s ont ¨¦t¨¦ con?us, coordonn¨¦s et mis en place par l'unit¨¦ de mise en ?uvre des projets du ³§±ð³¦°ù¨¦³Ù²¹°ù¾±²¹³Ù de l'OMI, afin d'am¨¦liorer les capacit¨¦s r¨¦gionales de lutte contre la piraterie en promouvant et en renfor?ant la coop¨¦ration et la coordination r¨¦gionales, sur la base de quatre piliers : la formation, le renforcement des capacit¨¦s, l'assistance juridique et le partage d'informations.

Journ¨¦e mondiale de l¡¯oc¨¦an

Chaque ann¨¦e, les Nations Unies c¨¦l¨¨brent ¨¤ la date du 8 juin la Journ¨¦e mondiale de l¡¯oc¨¦an pour rappeler l'importance des oc¨¦ans dans notre vie quotidienne. La journ¨¦e est ¨¦galement l'occasion de rappeler que l¡¯¨¦l¨¦vation du niveau de la mer et autres effets des changements climatiques ont de graves r¨¦percussions sur les zones c?ti¨¨res et les pays c?tiers de basse altitude, y compris nombre de pays parmi les moins avanc¨¦s et de petits ?tats insulaires en d¨¦veloppement.

Ressources